Réforme territoriale : nouvelles prérogatives politiques et enjeux pour les femmes

Les 6 et 13 décembre prochains, les Françai-se-s voteront pour les élections régionales, qui préfigurent la mise en application en 2016 de la réforme territoriale. Le territoire administratif français va être remodelé autour de 14 régions aux prérogatives renforcées.

Dans le contexte actuel de crise économique, la réforme territoriale s’accompagnera d’une réduction des budgets. Quelles seront les priorités des régions ? Chargée du développement économique et de l’aménagement du territoire, la région a la possibilité d’attirer les entreprises via le financement d’aides. La stratégie de budgétisations peut être un levier en faveur de l’emploi et de la formation des femmes : les appels d’offre devraient être réservés aux entreprises soucieuses d’égalité.

Elle est également en charge des transports publics à l’échelle régionale (réseau TER) : quelle sera la volonté de lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans les transports en commun, dont notre campagne “Take Back the Metro” a montré l’importance ?

La région assure le fonctionnement et la gestion des lycées généraux et professionnels d’une part, et de l’accès à la formation en alternance et à l’apprentissage professionnel d’autre part. Choix des filières, des options au lycée, des formations professionnelles : les régions jouent un rôle important dans la formation. Elles peuvent décider de financer les associations qui interviennent pour l’égalité dans le cadre scolaire, comme le Centre Hubertine Auclert en Île-de-France. Ou pas.

Les régions ont récupéré certaines compétences gérées auparavant par l’Etat, dont la protection du p/matrimoine, un outil essentiel pour la mise en lumière du rôle des femmes dans l’Histoire.

Ainsi, les prérogatives des régions touchent à de vastes domaines, où les inégalités entre les femmes et les hommes sont légion : vie économique, emploi, accès à l’éducation, à la formation, p/matrimoine. Une solution existe pour les corriger : intégrer de façon transversale la budgétisation sensible au genre (BSG) dans les domaines incombant aux régions. La BSG consiste à intégrer le genre dans les choix d’orientation des budgets. Le principe n’est pas d’avoir un budget séparé pour les femmes et les hommes, mais d’intégrer une réflexion sur l’impact des politiques budgétaires sur les femmes et les hommes, les garçons et les filles et de modifier certains choix pour, enfin, passer d’une égalité femmes/hommes de droit à une égalité de fait.

La réforme territoriale est une opportunité pour tendre vers une vraie égalité entre les femmes et les hommes. Ne la laissons pas passer.

Gaëtan


Régionales 2015 : tristes constats pour la parité

Au regard des listes pour les élections régionales aujourd’hui complètes et officielles, un constat s’impose : malgré la parité des listes, seules deux femmes sont têtes de liste pour les deux grands partis républicains (PS et LR). Fait notable : EELV respecte la parité, avec sept femmes têtes de liste sur quatorze.

En politique aussi, les femmes se heurtent à un plafond de verre, les hautes responsabilités restant réservées aux hommes. Le constat est le même que pour les départementales d’avril dernier : si la parité signifie autant d’élues que d’élus, elle ne rime pas avec égalité d’accès aux fonctions les plus élevées.

Gaëtan

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