L’éco-syndicat Printemps écologique : s’engager au travail pour la transition écologique et sociale

Printemps Écologique : un mouvement qui allie syndicalisme et écologie.

Né en 2020, le 1er éco-syndicat français souhaite mobiliser 25 millions de salarié·es  autour d’une conviction : l’intégration de la transformation écologique à une (re)conception collective et juste du travail. Majoritaires dans la fonction publique, et représentant 46% des salarié·es dans le secteur privé (1), nous encourageons les femmes à nous rejoindre pour réinventer un travail qui n’exploite ni les femmes ni la planète. 

Les entreprises au coeur de la transition écologique et sociale

D’après le cabinet Carbone 4, chaque français·e peut individuellement arriver à réduire son empreinte carbone de 20% (2). Cette part représente environ un quart des efforts nécessaires pour atteindre l’objectif fixé par l’Accord de Paris en 2015 de limiter le réchauffement planétaire à +2°C. En parallèle, les 4 plus grandes entreprises françaises (BNP Paribas, Total, Crédit Agricole, Société Générale) ont chacune une empreinte carbone supérieure à celle de la France. En suivant les trajectoires climatiques actuelles des entreprises du CAC 40 (3), nous nous dirigeons tout droit vers un monde à +3,5°C. 

L’implication des français·es pour une décarbonation de leurs modes de vie est donc indispensable, mais elle ne suffira pas. Les trois quart de l’effort à faire relèveront d’investissements et de règles collectives, du ressort de l’Etat et surtout, des entreprises. Leur rôle est primordial et elles doivent faire leur part. 

L’éco-syndicalisme : l’action collective pour protéger les intérêts physiques et moraux des salarié·es dans la transition écologique et sociale

L’éco-syndicalisme est un projet inédit : unir les salarié·es dans toutes les organisations professionnelles pour construire un avenir viable grâce à l’action syndicale.

Car le défi écologique est éminemment social.

Tel qu’il est pratiqué et dirigé aujourd’hui, le travail est non seulement devenu un non-sens économique et social mais des secteurs entiers de l’économie menacent de s’effondrer, en emportant des millions d’emplois. Il devient nécessaire et urgent de repenser notre conception collective du travail et d’adapter nos choix économiques aux contraintes du siècle. Or, mener une transformation aussi complexe ne peut se faire qu’à l’échelle du collectif, de façon concertée et démocratique et en agissant à la racine du problème : le productivisme, système dont l’objectif premier est la production et l’accroissement de la productivité.

Pourquoi l’action syndicale ? Elle est la seule et unique entité  juridique habilitée à négocier et signer des accords en entreprise et dans les administrations, ce qui la rend plus qu’utile; nécessaire. En amplifiant le pouvoir d’action des salarié·es, l’éco-syndicat devient représentatif et peut négocier des conventions collectives s’appliquant à toutes les entreprises françaises. 

Printemps écologique : mobiliser les salarié·es pour transformer les organisations

Dans la quasi-totalité des petites et moyennes entreprises, des sièges restent vacants dans les CSE (comités sociaux et économiques). Au sein des entreprises françaises, 70% des salarié·es souhaitent s’investir dans la transition et la transformation de leurs entreprises mais n’y parviennent pas(4). Nous nous adressons à ces femmes et ces hommes en leur proposant un éco-syndicat qui leur ressemble et qui intègre leurs revendications légitimes, sur tous les territoires. 

Le Printemps écologique organise son action en 3 axes clés : 

  • Mobiliser les salarié·es 
  • Former les salarié·es aux enjeux de la transition écologique et sociale ainsi qu’à l’outil syndical, 
  • Les accompagner dans leurs actions et revendications afin de changer leur entreprise de l’intérieur. 

Ces actions vont de la sensibilisation aux enjeux de transition, à la mise en place de bilans carbone, d’ateliers sur les mobilités douces, et de revendications diverses selon les priorités du secteur.

Des valeurs et une organisation internes en accord avec l’objectif à atteindre

Les adhérent·es du Printemps Écologique font donc le choix de l’action collective pour concilier Impératif écologique et Justice sociale. La charte des valeurs est explicite:

“Nous nous engageons à agir, à titre individuel et collectif : […] pour que l’impératif écologique et la justice sociale ne soient plus traités séparément, pour le désinvestissement des activités nocives et polluantes, pour la protection de la biodiversité et du vivant, pour l’anticipation des mutations professionnelles dans le cadre d’une transition écologique juste, pour la sobriété énergétique, pour l’égalité femmes-hommes et contre toutes les discriminations, pour un système productif relocalisé et ancré dans les territoires, pour une meilleure participation des salarié·es dans les processus de décision […]”

Nous luttons contre le productivisme, l’extractivisme et toutes les formes d’exploitation. Nous pensons que les mécanismes de gouvernance technocratiques et rigides issus d’idéologies virilistes suivent un schéma de domination qui nous semble obsolète et inadapté au monde de demain. 

Nous explorons de nouvelles formes de relations entre individus : le respect des êtres humains et du vivant en général, la responsabilisation de chacun·e et la collaboration sont au cœur de nos actions. Nous implémentons des modèles de gouvernance alternatifs, inspirés des travaux de L’Université du Nous (5), permettant à chacun·e de s’impliquer, s’exprimer et s’engager.

La parité femme-homme s’impose progressivement et les équipes du Printemps Écologique sont organisées en cercles de travail autonomes dans leur fonctionnement où les personnes sont considérées équivalentes dans la prise de décision. Enfin, la charte des valeurs, le règlement intérieur et autres textes clés sont construits et adoptés grâce à des processus d’intelligence collective. 

Un mois de mai anniversaire

Le Printemps Écologique s’apprête à souffler sa première bougie. Tandis que 2020, année de lancement, aura permis au nouvel éco-syndicat de se rendre visible dans les médias et auprès du grand public, cette année est celle du développement, de la formation et de la préparation à une échéance importante : 5 millions de salarié·es du secteur public voteront pour élire leurs représentant·es du personnel en décembre 2022. Printemps Écologique compte bien présenter ses premiers et premières élues !


Anne Le Corre 
Caroline Frery
Militantes Printemps Écologique, invitées par Osez le féminisme ! 63

SOURCES

  1. https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/wp-content/uploads/2020/12/Chiffres-cles-EFH_2020.pdf
  2. Carbone 4, Faire sa part ? pouvoir et responsabilité des individus, des entreprises et de l’état face à l’urgence climatique, Juin 2019
  3. Source Oxfam 2021
  4. Source Observatoire des salariés et entreprises responsables, 2020
  5. Université du Nous, https://universite-du-nous.org/