Contre le système porno-criminel

En soutenant les victimes du procès « Jacquie & Michel », Osez le Féminisme ! réaffirme son engagement contre le système pornocriminel.

Grâce  aux plaintes de plusieurs femmes pour viols aggravés, proxénétisme aggravé et traite d’êtres humains aggravée, quatre géants de l’industrie pornographique française, Pascal Aullitrault, Matt Hadix, JD et NTT, sont mis en examen. Trois sont en détention provisoire depuis le 17 octobre. Ces quatre producteurs collaboraient étroitement avec Jacquie & Michel et Dorcel.

Un mois avant cette procédure historique, une enquête préliminaire a été ouverte contre Jacquie & Michel pour viols et proxénétisme aggravé suite à nos signalements répétés en Février 2020 auprès du Procureur de la République, aux côtés du Mouvement du Nid et des Effronté.es.

Pour les victimes, un procès doit permettre une reconnaissance des viols et tortures perpétrées par ces producteurs. Ces femmes ont été piégées par ces hommes après une longue mise en confiance sur les réseaux sociaux. Les pornocriminels leur ont ensuite infligé des viols en réunion et des actes de torture et de barbarie. Des crimes aggravés, filmés, d’une cruauté extrême, commis de façon à surprendre et sidérer les victimes, sans échappatoire possible, car l’argent promis a permis d’extorquer le “consentement” à un contrat et le silence. Les plaignantes ont été rackettées, droguées ou alcoolisées. “Accepter” était « la seule manière que cela s’arrête » a affirmé l’une d’elles. Une autre « s’était mise en off pour ne pas craquer ». Des mécanismes de dissociation  déclenchés malgré soi par le cerveau pour s’anesthésier autant que possible et survivre.

Les quatre producteurs devront rendre compte du système qu’ils ont érigé pour violer, commanditer des viols, les filmer et en tirer d’immenses profits.

Pour nous, féministes engagées contre le système pornocriminel, ce procès permettra de révéler au grand public la réalité de la pornographie : des viols filmés, une industrie déshumanisante où le “consommateur” jouit en visionnant des violences sexuelles contre des femmes, une vision de la sexualité régie par la loi de l’offre et la demande masculines et une haine des femmes, à rebours de sexualités émancipatrices.

Aux côtés des victimes, notre action s’inscrit dans une dénonciation de la réalité du système porno-prostitueur à travers notre campagne #Balancetonporn. N’hésitez pas à suivre notre travail de décryptage sur Instagram qui définit la pornographie non pas comme du cinéma mais comme un système lesbophobe, misogyne, raciste et pédocriminel. 

Si l’impunité des viols filmés et achetés vous révolte, si vous voulez agir contre le système porno-prostitueur, n’hésitez pas à rejoindre le groupe de travail Abolition !

Lina