Un programme politique Féministe : 12 mesures phares pour l’égalité

Osez le féminisme ! sensibilise le grand public depuis plus de 10 ans par des campagnes, chacune dédiée à une thématique en particulier (Sang tabou sur les règles, A notre santée, PMA pour toutes, Stop agresseurs, BalanceTonPorn, Les Frangines…). Mais parce que la question des droits des femmes traverse tous les domaines, nous avons pour la première fois réuni et développé nos revendications en un véritable programme politique, pour que l’égalité soit mise en œuvre dans tous les domaines : justice, fiscalité, santé, éducation, transition écologique, etc.

Nous avons élaboré un livret de revendications, précises et détaillées, que vous retrouvez sur notre site, ici : 20 pages pour dessiner ce que serait une politique radicalement féministe, fruit d’un travail collaboratif de militantes d’Osez le Féminisme ! Nous vous en présentons les grandes lignes avec 12 mesures phares pour l’égalité sur lesquelles nous demandons aux candidat·es de s’engager !

NOUS PRESIDENTES C’EST :

Un milliard d’euros pour lutter contre les violences conjugales
Nous demandons une loi-cadre, à l’instar du modèle espagnol, qui prévoit des tribunaux spécialisés gérant pénal et civil dans des délais rapides, et dotée d’un milliard d’euros. Nous voulons une formation des policiers et magistrats, le suivi et la protection des victimes, et leur accompagnement social et psychologique.

La reconnaissance de l’amnésie traumatique
et imprescriptibilité des crimes sexuels sur mineur·es

Nous demandons que le viol cesse d’être impuni : nous voulons l’imprescriptibilité des crimes sexuels sur mineur·es et la reconnaissance de l’amnésie traumatique. Nous voulons un seuil d’âge à 15 ans sans exception en dessous duquel toute pénétration est un viol. Nous voulons que cessent les classements sans suite, et les déqualifications. Nous voulons la formation des professionnel·les (santé, éducation, police, justice) à la détection et à l’orientation des victimes. Nous voulons une prise en charge des psychotrauma- tismes des victimes.

Une politique abolitionniste
et la lutte contre la pornocriminalité
Nous demandons 200 millions d’euros pour que la loi du 13 avril 2016 soit pleinement appliquée : lutte contre le proxénétisme, accompagnement social des personnes prostituées, éducation à la sexualité pour les jeunes. L’industrie pornographique est une industrie proxénète, faisant l’apologie des violences sexuelles, du sexisme et du racisme. Nous voulons qu’elle soit combattue.

Un droit à l’avortement effectif pour toutes,
une gynécologie sans sexisme
Nous demandons que la loi renforçant l’IVG soit réellement appliquée, et les droits à l’avortement et à une contraception librement choisie soient effectifs. Nous voulons un plan contre les violences gynécologiques et obstétricales, et une médecine sans sexisme.

Une santé féministe des femmes
Nous demandons une recherche féministe en santé des femmes, en particulier une recherche sur l’endométriose. Nous voulons un accès aux soins et une prise en charge qui soient inclusifs avec les personnes en situation de vulnérabilité, et le remboursement intégral des consultations de psychologie.

Une éducation non sexiste
de la petite enfance à l’université
Nous demandons une éducation à la vie sexuelle et affective, financée par l’Education Nationale, pour toutes les classes. Elle permettrait une prévention et détection des violences sexistes et sexuelles, et de lutter contre les stéréotypes sexistes. Nous voulons des manuels scolaires non sexistes, et la promotion de la mixité à l’école et dans les choix d’orientations.

Une individualisation de l’impôt
et revalorisation des allocations familiales
Nous demandons la suppression du quotient familial qui profite aux plus aisés, et qui coûte 29 milliards d’euros / an. Nous voulons refonder la politique familiale de façon féministe et égalitaire en réorientant ces sommes vers une allocation familiale de 200 € par enfant dès le premier enfant, qui profitera à toutes les familles. Les droits sociaux seront également individualisés.

Un Service Public de la petite enfance
Nous demandons une loi pour obliger les communes à construire des crèches pour assurer une couverture d’au moins 50% des nais- sances. Nous voulons des tarifs très progressifs de crèche et de PAJE (prestation garde d’enfant) pour une politique sociale féministe et redistributive.

Des pensions alimentaires payées et non imposées
Nous demandons la fin de l’imposition des pensions alimentaires (défiscalisation pour le père, fiscalisation pour la mère le plus sou- vent). Les contributions alimentaires d’un parent ne sont pas des revenus pour l’autre parent. Nous voulons un système de prélè- vement et versement des contributions alimentaires par le Trésor Public, automatique et revalorisé.

Revaloriser les métiers féminisés
Nous demandons que les métiers « en première ligne » pendant la pandémie, les métiers du soin et de l’éducation, largement féminisés et mal-payés, soient grandement et spécifiquement revalorisés : enseignantes, infirmières, aides-soignantes, travailleuses sociales, ménage et emplois à domicile. Nous voulons des conventions collectives, protectrices, limitant le travail de nuit et les temps partiels subis.

Pratiquer systématiquement le gender budgeting
Nous demandons que chaque projet de loi, chaque budget de politique publique, réalise une étude d’impacts différenciés sur les femmes et les hommes, et ait l’obligation de diminuer les inégalités. Nous voulons un plan pour une justice sociale dans les projets de transitions énergétiques et écologiques.

Révocation de tout élu condamné pour violences
Nous demandons que tout élu condamné pour violences soit révoqué. Pas d’agresseur en politique, pas d’investiture pour un homme accusé de violences sexistes et sexuelles. Nous voulons la parité en politique, à tous les niveaux : intercommunalités, Assemblée Nationale et Sénat, comme les cabinets ministériels.

FINALEMENT NOUS PRÉSIDENTES C’EST :
Mettre une réelle volonté politique, des moyens financiers et humains pour améliorer les situations des femmes, pour une égalité réelle en matière de justice sociale et économique, d’infor- mation et d’éducation des enfants, de santé et de représentation politique. La France respectera ainsi enfin l’adage républicain de l’égalité, avec une politique juste et qui permettra de faire face aux défis écologiques.

ZOOM : #MeTooPolitique, pas d’élu agresseur en 2022 !
Le mouvement #MeToo a aussi lieu en politique mais doit aller plus loin ! Plusieurs femmes ont dénoncé des faits de harcèlement, d’agressions et de viols. Le phénomène est présent dans les partis de tous bords, des Jeunes Insoumis à Résistons (le parti de Jean Lassalle qui affiche un palmarès de plusieurs accusations d’har- cèlement et d’agressions sexuelles depuis 2017), en passant par Reconquête (le parti de Eric Zemmour, le candidat qui cumule 8 accusations d’agressions sexuelles à date) ou encore Europe Écologie Les Verts ; et les agresseurs sont de tous échelons (dépu- tés, maires, ministres, militants…). Si certains élus ont bien été condamnés (Georges Tron à droite, Denis Baupin chez Europe Écologie Les Verts…), de nombreux agresseurs sont toujours en activité, y compris dans la course à la présidentielle.
Cette campagne présidentielle est la première de l’ère MeToo en France. Nous, militantes féministes, avons donc plus que jamais l’œil sur leur comportement, leurs agissements et les condamna- tions et/ou accusations de femmes victimes de violences. Nous demandons que tout élu condamné pour violences soit révoqué. Osez le féminisme ! a soutenu et soutiendra encore toutes les femmes qui osent briser l’omerta qui règne dans le monde poli- tique et arrivent à dénoncer les agresseurs.

Groupe thématique « Elections » d’Osez le Féminisme !