La « cougarisation » en marche ?

Le phénomène des « cougars » suscite une véritable fascination, comme si une norme, un tabou était transgressé. Les médias ont rendu cette expression si populaire que c’est à se demander à quoi pensent les femmes qui n’ont pas encore essayé de se taper un petit jeune !

L’expression empruntée au langage animalier semble judicieuse : exit la femme mariée d’une quarantaine d’année qui s’ennuie au sein de sa vie de famille, MILF (Mother I would Like to Fuck) laissée en proie aux adolescents obsédés, vive la femme libérée, prédatrice, qui n’en fait qu’une bouchée ! La « cougar » ferait presque figure d’icône féministe, emblème de la libération sexuelle ! Enfin, si l’on voulait bien confondre féminisme et libération sexuelle…

Heureusement, on ne tombe pas dans le piège. Parce qu’au fond, si le mot «cougar» désigne une attitude anticonformiste, il traduit surtout l’éternelle inégalité sexuelle entre homme et femme : qualifie-t-on de «jaguar» ou de «guépard» les hommes d’âge mur qui fréquentent de jeunes femmes ? Non, car c’est considéré comme normal et dans les mœurs. Dans un couple, l’écart d’âge au profit de l’homme est accepté et semble légitime. Quand c’est au profit de la femme, c’est une anomalie à souligner, étant donné que celles-ci sont censées avoir une «date de péremption» de l’attractivité sexuelle. Seules quelques-unes finalement y échapperaient…

C’était bien essayé de nous vendre la « cougar » comme emblème de la femme moderne ! Son avènement nous rappelle plutôt, non sans regret, que nous vivons dans une société dans laquelle la construction de l’identité des femmes se fait encore et toujours au prisme des rapports sexuels.

Agathe

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