AIVI, libérer la parole des victimes de l’inceste, enfin !
Une association qui s’illustre particulièrement en matière de lutte contre la pédocriminalité actuellement est AIVI, pour les non initié.e.s c’est l’Association Internationale des Victimes de l’Inceste. Fondée en 2000 par Isabelle Aubry, une survivante de l’inceste, cette association est animée par un groupe de survivant.e.s de l’inceste en Français, Canadiens et Belges.
« Donnons-nous enfin la parole ! », le slogan de l’association est clair, elle se donne pour mission de libérer les victimes de l’inceste de leur lourd secret. Pour cela, elle organise des groupes de parole de survivant.e.s dans les grandes villes des pays dans lesquels elle est implantée. Et sur son site Internet, les survivant.e.s peuvent également s’exprimer : en échangeant sur un forum et/ou en publiant leur témoignage.
Mais libérer la parole des victimes de l’inceste, c’est aussi leur donner une plus grande visibilité. Pour aider les victimes qui n’osent pas encore parler, pour sensibiliser le grand public et les acteur.trice.s politiques à la question.
Ainsi, pour les premier.ère.s, Isabelle Aubry a publié plusieurs livres qui se veulent des recueils de témoignages (issus des groupes de paroles et des publications sur le site Internet) pour les accompagner dans leur parcours de guérison : Comment j’ai surmonté l’inceste, Vivre en couple après l’inceste ou encore Être parent après l’inceste. Un congrès international rassemblant victimes et professionnel.le.s est aussi organisé chaque année à Paris.
Ensuite, en vue de sensibiliser le grand public et les politiques à cette grave violence, l’association se mobilise à travers des pétitions, des colloques mais aussi de larges campagnes médiatiques et des prises de position par rapport aux politiques menées sur les réseaux sociaux et dans la presse. Une des dernières en date : l’association a co-signé la tribune parue dans le Journal du Dimanche contre la loi Schiappa.
AIVI est une belle association dont il faut saluer le travail accompli et soutenir sans relâche dans les combats encore (nombreux !) à mener.
Claire Besné
Cet article a été publié dans le journal #51 d’Osez le Féminisme ! Ce numéro contient tout un dossier sur le système pornocriminel. Il est accessible suivant ce lien, même si vous n’êtes pas adhérent.e : https://osezlefeminisme.fr/journal/