Chronique du sexisme ordinaire
«ONLY FANS» : une plateforme PROXÉNÈTE ?
Dans le top de la pornologie nous avons demandé….ONLY FANS !
Pour ceux qui ne connaissent pas (grand bien leur fasse), il s’agit d’une plateforme sur laquelle il faut payer un abonnement pour voir les contenus des « créateurs » dont beaucoup à caractère sexuel. Essentiellement des femmes donc qui marchandent ainsi leur image sur le net. Le Covid et les confinements successifs ont d’ailleurs permis à la plateforme, qui prend au passage 20% de commission, de multiplier par dix son chiffre d’affaires.
Avec ses 120 millions d’utilisateurs, et grâce à de brillants influenceurs, incroyable comment la marchandisation des corps file du bon coton. Sauf que certaines banques ont craint pour leur réputation et mis la pression à Only Fans en refusant en août dernier d’effectuer certains virements. La plateforme a été contrainte de prendre la décision de bannir tout contenu à “caractère sexuellement explicite” (traduisons-les : des actes sexuels filmés) à compter d’octobre 2021 – mais pas la nudité – avant de se raviser une semaine plus tard ! En effet la plateforme aurait obtenu « les garanties nécessaires pour l’inclusion afin d’offrir un hébergement à tous les créateurs », nudes ou pire.
Il se trouve surtout que sortir du porno aurait signé la chute de cette plateforme qui aurait été alors en concurrence avec les autres réseaux sociaux a priori plus stricts en termes de modération de la pornographie. Il est intéressant de voir à travers cet évènement qu’une entreprise, une banque en l’occurrence, ne veut pas être mêlée à des comportements répréhensibles ou considérés comme déviants. Mais les questions qu’on se pose alors sont : à un moment tirer profit de la vente d’actes sexuels d’autrui n’est-il pas répréhensible et punissable par la loi, selon la définition même du proxénétisme ? À quel moment diffuser des images pédopornographiques n’est-il pas là aussi punissables «ONLY FANS» : une plateforme PROXÉNÈTE ?
Chronique du sexisme ordinaire par la loi ? Nous ne pouvons que réaffirmer que l’oppression à laquelle de nombreuses femmes se soumettent plus ou moins volontairement n’est autre que celle de vendre leur corps, même par l’entremise d’une caméra et d’un écran. En tant que féministes, nous ne pouvons que soutenir une application plus stricte de la loi. En tant que féministes radicales nous ne pouvons que lutter contre tout système prostitutionnel. Que ces plateformes arborent un nouveau visage du proxénétisme condamnable par la législation de nombreux pays comme en France. Que nous ne pouvons et ne devons nullement accepter ces nouveaux systèmes prostitueurs, véritables freins à la liberté sexuelle de chacune et de chacun.
ANAÏS
#OLF59