Clashes et l’AVFT : mêmes combats
En milieu universitaire, les violences sexistes et sexuelles restent mal reconnues et trop rarement condamnées. Face à ce constat, des doctorant-e-s en sciences sociales créent en 2002 le Collectif de Lutte Anti-Sexiste Contre le Harcèlement Sexuel dans l’Enseignement Supérieur (CLASCHES). L’objectif de cette association d’étudiant-e-s : ouvrir le débat sur le harcèlement sexuel en faisant connaître la loi, dénoncer les pratiques trop répandues d’abus d’autorité en matière sexuelle, et opposer des recours efficaces. Le harcèlement sexuel est défini et puni par les articles 222-33 et 225-1-1 du code pénal. Des victimes témoignent sur le site de l’association.
En février 2014, CLASCHES a publié un guide d’information, accessible sur son site. Cette initiative est soutenue par l’Association contre les Violences Faites aux femmes au Travail (AVFT), spécialisée dans les dénonciations et l’accompagnement des femmes victimes de discriminations, de délits et de crimes sexistes dans un cadre professionnel. Créée en 1985, elle agit pour une véritable reconnaissance de ces atteintes aux droits des femmes, auxquelles un quart d’entre elles sont confrontées au cours de leur carrière. L’AVFT prend part régulièrement à des procès aux côtés des victimes, forme des professionnel-le-s et propose une analyse critique du droit et de la jurisprudence : en mai 2012, elle s’est mobilisée en faveur d’une législation efficiente contre le harcèlement sexuel. Aujourd’hui cependant, devant l’affluence quotidienne de nouveaux cas, l’association, qui ne compte que 5 salariées, a annoncé dans un communiqué qu’elle n’est plus en mesure de prendre en charge de demandes supplémentaires. L’AVFT fait pourtant un travail remarquable d’accompagnement juridique et psychologique auprès des victimes, pour qu’elles fassent valoir leurs droits et notamment celui de travailler sereinement.
Constance et Marion