Les règles, un enjeu de la lutte pour les droits des femmes dans le monde entier

Avoir ses règles rime avec infériorité, honte, voire même exclusion. Partout dans le monde. 

« Les Anglais débarquent », « Red flag week ». Voici quelques exemples de la manière dont les Françaises et les Américaines désignent communément les règles. Ces expressions pudiques révèlent l’existence d’un tabou. Les Anglais parlent aussi de « curse », c’est-à-dire de malédiction, pour désigner ce phénomène pourtant naturel. Quant aux Français, ils les soupçonnent de faire tourner la mayonnaise. Bref, en Occident, avoir ses règles pose problème.

Mais, si l’on en croit Simone de Beauvoir ou l’anthropologue Françoise Héritier, ce « problème » n’est pas spécifiquement occidental, il est universel. Il est au cœur du système patriarcal qui structure la très grande majorité des sociétés humaines. Les règles participent ainsi d’un système de valeurs, basé sur l’opposition binaire entre le pur et l’impur, qui justifie les inégalités hommes-femmes.

Que ce soit au Népal ou en Israël, la période des règles est synonyme d’impureté. Ainsi au Népal, le chaupadi, un rituel hindou pourtant interdit par le gouvernement, oblige les femmes à aller vivre recluses dans une hutte durant leurs règles afin de ne pas contaminer leur communauté par leur impureté. Les juifs orthodoxes, qui suivent à la lettre les prescriptions bibliques, considèrent également que les femmes sont impures durant cette période et leur imposent de prendre un bain rituel de purification à l’issue de leurs règles, le mikvé. D’autres croyances contribuent aussi à l’infériorisation des femmes pendant leurs règles : en Afghanistan, par exemple, les femmes n’ont pas le droit de se laver durant cette période car cela les rendrait stériles.

Ces croyances autour des règles posent de véritables problèmes en termes de santé publique et de scolarisation. Ainsi le fait d’interdire aux femmes de se laver durant cette période peut provoquer des conséquences graves sur leur santé. De plus, d’après l’Unicef, les règles sont l’un des premiers facteurs de déscolarisation. En Afrique, une fille sur dix ne va pas à l’école durant cette période.

Briser ce tabou et les mythes qu’il véhicule constitue donc un enjeu majeur de la lutte pour les droits des femmes. Et d’ailleurs les résultats sont là : le Centre américain de biotechnologie montre que les cours sur la menstruation et l’hygiène, dispensés actuellement dans les écoles iraniennes, sont suivis avec assiduité puisque 61,6% des filles se lavent désormais quand elles ont leurs règles.

Considérons la santé des femmes !

Les règles – ou leur arrêt – peuvent être source de problèmes de santé pour les femmes. L’endométriose, le syndrome prémenstruel et les maux liés à la ménopause sont souvent qualifiées de maladies imaginaires.

Pourtant l’endométriose provoque des douleurs terribles pour les femmes. Cette maladie liée aux menstrues se traduit par des troubles multiples : digestifs, gynécologiques, lombaires. Rares sont les gynécologues qui la prennent en considération. Or, des millions de femmes en souffrent quotidiennement. L’association EndoFrance, qui agit et s’engage pour une reconnaissance des souffrances des femmes liées à cette maladie invalidante, estime qu’elle concerne « 1 femme sur 20 à 1 femme sur 10 ». De même, le syndrome prémenstruel est source de maux de tête, de fatigue, de douleurs pour les femmes qui en souffrent, mais il n’est pas reconnu socialement. Quant aux femmes concernées par les troubles de la ménopause, elles sont victimes de propos sexistes inadmissibles et leurs problèmes sont largement niés.
Face aux femmes, jeunes ou plus âgées, qui souffrent authentiquement de ces maux, le secteur médical reste conservateur, rétrograde et sexiste : il ne se préoccupe guère de ces douleurs spécifiques aux femmes.

Soyons « SANG TABOU » !

Claire

Pour aller Plus loin :

 – « Honte et dégoût dans la fabrication du féminin. L’apparition des menstrues », Ethnologie française, 2011, Aurélien Mardon
– «Intimité corporelle et discours publicitaire», Communications, Gisèle Amir, 1993
– «La gêne face aux règles, naturelle ou sexiste ? «, Libération, 8 avril 2015
– «Les hormones d’Hillary Clinton sont-elles dan- gereuses ? Une chef d’entreprise crée le scandale», Terrafémina, 20 avril 2015
– «Always nous prend pour des bleues : et maintenant, la serviette qui nous va comme un gant», Slate, 8 juin 2013
–  «Instagram censure une photo de femme ayant ses règles», L’OBS, 27 mars 2015
– « J’ai testé pour vous… la serviette hygiénique lavable», Madmoizelle, 5 avril 2013
– «Le « flux instinctif libre », les règles sans serviettes ni tampons», Rue89, 6 juin 2015


Considérons la santé des femmes !

Les règles – ou leur arrêt – peuvent être source de problèmes de santé pour les femmes. L’endométriose, le syndrome prémenstruel et les maux liés à la ménopause sont souvent qualifiées de maladies imaginaires.

Pourtant l’endométriose provoque des douleurs terribles pour les femmes. Cette maladie liée aux menstrues se traduit par des troubles multiples : digestifs, gynécologiques, lombaires. Rares sont les gynécologues qui la prennent en considération. Or, des millions de femmes en souffrent quotidiennement. L’association EndoFrance, qui agit et s’engage pour une reconnaissance des souffrances des femmes liées à cette maladie invalidante, estime qu’elle concerne « 1 femme sur 20 à 1 femme sur 10 ». De même, le syndrome prémenstruel est source de maux de tête, de fatigue, de douleurs pour les femmes qui en souffrent, mais il n’est pas reconnu socialement. Quant aux femmes concernées par les troubles de la ménopause, elles sont victimes de propos sexistes inadmissibles et leurs problèmes sont largement niés.
Face aux femmes, jeunes ou plus âgées, qui souffrent authentiquement de ces maux, le secteur médical reste conservateur, rétrograde et sexiste : il ne se préoccupe guère de ces douleurs spécifiques aux femmes.

Marion

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