Les femmes à bicyclette

Au XIXe siècle, Susan B. Anthony disait que la bicyclette avait « fait plus pour l’émancipation de la femme que n’importe quelle chose au monde. […] Cela procure un sentiment de liberté et d’autonomie à une femme ». Mais en quoi un guidon, une selle et deux roues permettent-ils l’émancipation ?

Pour l’association sud africaine Les femmes à bicyclette, qui développe pour les femmes africaines une formation sur la sécurité routière et l’en- tretien d’un vélo, c’est un précieux outil de développement et d’amélioration de la qualité de vie des femmes.

En effet, en Afrique du Sud, les femmes sont traditionnellement assignées au transport quotidien de l’eau, ce qui les contraint à arrêter l’école plus tôt que les garçons pour s’acquitter de cette tâche. Posséder un vélo représente un formidable outil de travail permettant aux femmes de couvrir les distances plus rapidement, ce qui leur libère du temps, et de transporter des charges plus lourdes sans compromettre leur santé. C’est aussi un moyen d’accéder à la mobilité, trop souvent refusée aux femmes qui se déplacent principalement à pied, ou dans des transports publics bondés si elles en ont les moyens. La bicyclette est donc un transport aussi bien écologique qu’économique : une bicyclette coûte moins cher qu’une voiture.

Néanmoins, monter en selle n’est pas si évident. Il faut affronter les regards réprobateurs de ceux qui considèrent d’un mauvais œil cette indépendance nouvelle, et qui critiquent notamment une attitude jugée peu féminine : pour pouvoir pédaler en toute liberté, certaines femmes troquent leur jupe longue traditionnelle pour un pantalon ou des jupes plus courtes, considéré-e-s comme indécent-e-s.

Ainsi, la bicyclette apparaît plus que jamais moderne et capable de mener vers de nouveaux horizons, mais le combat n’est pas encore gagné !

Justine Le Moult

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