COP 21 Paris 2015 : les féministes à la table des négociations

Les impacts du changement climatique affectent de manière disproportionnée les femmes

L’inégalité femmes-hommes, dans tous les pays, place les femmes dans une situation de vulnérabilité plus grande que les hommes face aux conséquences du changement climatique : les femmes représentent 70 % des personnes en situation de pauvreté dans le monde. Les changements climatiques conduisent à la nécessité de s’adapter ou de fuir, deux stratégies qui requièrent des moyens. Les femmes ayant moins accès au foncier, aux biens communs et aux moyens technologiques, ces changements les affectent donc dès à présent davantage, et cette situation se dégradera en l’absence de mesures.

Les rôles socialement construits qui sont assignés aux femmes les mettent également plus en danger. C’est sur les femmes que repose le travail domestique, un fardeau qui s’alourdit en cas de catastrophe naturelle, de destruction d’une récolte ou de sécheresse. Elles dépendent également des ressources naturelles qui constituent parfois leur principale source de revenus elles sont donc en première ligne lors de leur raréfaction ou de leur pollution.

Des enjeux absents des négociations

Nous ne pouvons que déplorer la quasi-absence des femmes des tables de négociations et des groupes de travail scientifiques. Conséquence prévisible, il en va de même de la question des droits des femmes.

Pourtant, la COP 20, qui s’est tenue à Lima au Pérou, avait abouti au lancement d’un programme de travail sur le genre (Lima Work Programme on Gender). Quelques mois avant la COP 21, rares sont les moyens et les espaces dédiés au genre dans ce processus.

Des combats inséparables

Comment ne pas être alarmé-e-s par cette indifférence des pouvoirs publics nationaux et internationaux ? Osez le féminisme !, membre du groupe « Genre et justice climatique », demande que le genre soit pris en compte dans les négociations de la COP 21. Il est urgent de garantir la participation des femmes et la transversalité du genre dans la négociation ; d’établir un lien entre genre, climat, économie et ressources naturelles; et de débloquer des fonds sur ce sujet.

Osez le féminisme ! se joint donc à l’ensemble des associations qui appellent les chef-fe-s d’Etats à adopter en décembre un accord contraignant sur le climat, à dédier des fonds à l’adaptation, en somme, à agir à la hauteur de l’enjeu.

Malika et Flora


Les faits

La 21ème Conférence des Parties de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21) se tient en France du 30 novembre au 11 décembre 2015. Cette conférence vise un nouvel accord international sur le climat, juridiquement contraignant et applicable à tous les pays signataires à partir de 2020. L’accord doit à la fois traiter de la tentative de maitriser les effets du changement climatique, en maintenant le réchauffement de la température mondiale en deçà de 2°C, et de l’adaptation des sociétés aux dérèglements climatiques déjà existants.

La gravité de la situation a été confirmée en 2014 par le GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), selon lequel le réchauffement global pourrait dépasser les 4°C si la tendance actuelle n’était pas inversée. Les changements climatiques sont déjà une réalité : ils se manifestent par des dérèglements météorologiques (plus de sécheresses dans certaines zones, d’inondations dans d’autres, des catastrophes naturelles plus fréquentes et plus intenses), et ont un impact sur l’agriculture, la santé, les habitats naturels, et donc les espèces animales. Les personnes les plus touchées sont les plus pauvres ou les plus vulnérables : les inégalités mondiales et celles internes au sein des pays créent les inégalités face au changement climatique. Elles pourront être renforcées, ou au contraire atténuées, selon les politiques employées pour y faire face.

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