IVG : 40 ans après, le combat continue

Depuis la loi Veil du 17 janvier 1975, les femmes françaises peuvent avorter légalement. Cette victoire a été obtenue grâce notamment aux mobilisations du MLF et au manifeste des 343. Depuis, les féministes sont constamment montées au créneau pour maintenir la loi sur l’IVG et améliorer l’accès à ce droit. Ainsi, depuis 40 ans, les lois pour les droits des femmes à disposer de leur corps se sont succédées. Les femmes mineures peuvent avorter sans l’autorisation de leurs parents depuis 2001. Très récemment, en 2014, le Conseil Constitutionnel a confirmé la suppression de la notion de « détresse » présente dans la loi Veil. Ce terme participait à la culpabilisation des femmes décidant d’avorter. Ces avancées sont fondamentales pour que les femmes décident elles-mêmes de leur sexualité.

Néanmoins, le droit à l’avortement a aussi connu des attaques multiples depuis 40 ans. Les anti-choix organisent régulièrement des manifestations contre l’avortement, devant des centres hospitaliers. Par ailleurs, le gouvernement nie ses responsabilités en refusant d’ouvrir de nouveaux centres IVG et en multipliant les fermetures. Par conséquent, les associations féministes se mobilisent pour rappeler l’importance de la loi Veil et sa mise en place adap- tée sur l’ensemble du territoire français.

En outre, de nombreux partis politiques remettent fréquemment en cause le droit à l’IVG, notamment à travers l’expression « IVG de confort » répandue par l’extrême-droite, ou encore la proposition de dérembourser l’avortement. De nombreux pays (Espagne, Irlande, Pologne) ont connu, ou ont failli connaître, de graves retours en arrière sur l’avortement. Rappelons-nous qu’en février 2014, des milliers de militantes de toute l’Europe se sont mobilisées aux côtés de féministes espagnoles pour réaffirmer l’importance du droit à l’IVG partout en Europe et dans le monde.

Ces remises en cause nous obligent à rester attentives et vigilantes. Avorter constitue toujours un parcours de combattante pour les femmes. Une vigilance de tous les instants est indispensable pour imposer aux gouvernements européens de maintenir toutes les législations favorables à l’IVG et de conquérir de nouvelles libertés. Ces revendications pour défendre les droits sexuels et reproductifs se font également entendre auprès de l’ONU.

En France, le 17 janvier 2015, le collectif « Féministes en mouvements » dont fait partie Osez le féminisme ! a organisé un événement déterminant pour rendre hommage à la loi Veil. Avec le slogan « Bougez pour l’IVG », cette journée a réuni près de 500 militantes européennes, des artistes et des humoristes pour des moments de débats et de partage. Cet évènement a rappelé l’importance de la législation pour l’IVG et l’intégralité des droits des femmes à disposer de leur corps.


« Ils ne décideront plus pour nous ! »

La loi promulguée voici quarante ans a été le fruit d’un combat acharné. Osez le féminisme ! célèbre cet anniversaire en publiant un nouvel ouvrage sur la question.

Ce recueil de textes rappelle le contexte social et politique dans lequel le débat sur l’avortement s’est déroulé au début des années 1970. Du manifeste des « 343 » au discours de Simone Veil devant l’Assemblée nationale, en passant par les prises de position des médecins ou la plaidoirie de Gisèle Halimi lors du « procès de Bobigny », le livre dresse le portrait de la société française d’alors et donne un éclairage sur les débats contemporains.

PP

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