Ils n’ont que ce mot là à la bouche !

« Il a des couilles » (ou son pendant : « c’est une couille molle »), « tu me casses les couilles », « je m’en bats les couilles »…

Avez-vous remarqué que nombre d’expressions consacrées font référence aux parties intimes de ces messieurs ? En revanche, quid de nos ovaires, de notre vagin, de notre clitoris ? Nada. Ah si, notre « con » (le sexe féminin) est bien utilisé : « Qu’il est con ! », ainsi que ses dérivés : connard et connasse (qui désignait d’ailleurs jusqu’au XXe siècle une prostituée… ). Quelle connerie, ce mépris !

Au contraire, la langue glorifie au quotidien la paire de gonades mâles, mise sur un piédestal. La bravoure est associée au sexe prétendument « fort » : le courage résiderait-il exclusivement dans les testicules ? Apparemment, c’est une évidence, puisqu’il n’y a même pas besoin de les nommer pour qu’elles soient reconnues : « il en a ».

L’organe génital mâle devient ainsi un signe de reconnaissance entre les hommes, les vrais : « ma couille » et « ma bite » peuvent alors servir de surnoms affectueux entre eux. Les valeureuses glandes génitales semblent partout, convoquées à tort et à travers dans des expressions diverses, telles que « se faire des couilles en or », « il y a une couille dans le potage » ou encore « il a les couilles bénites ».

Simple hasard ? Non. Les mots ne sont pas des coquilles vides. La visibilisation à outrance du sexe masculin est représentative du phallocentrisme ambiant. La langue véhicule au quotidien le sexisme dans ces expressions banalisées.

Justine

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *