FEMMAGE : Sandrine Rousseau

Certaines dates ne sont pas le fruit du hasard : née un 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, Sandrine Rousseau, candidate à la primaire des Verts, est une figure féministe qui compte dans les élections présidentielles de 2022. Militante d’Europe Écologie les Verts (EELV) de sa création en 2009 et jusqu’en 2017, c’est la nomination d’un accusé de viol au ministère de l’Intérieur qui l’a fit revenir en politique en 2020. Revenons sur le parcours de cette femme avec qui Osez le féminisme ! donnait de la voix en se mobilisation lors de l’affaire Baupin dès 2016 :

La femme universitaire : Sandrine Rousseau grandit dans une famille militante de gauche, entre La Rochelle et Paris, mais choisit les Hauts-de-France pour vivre. Doctoresse en Économie, elle devient enseignante-chercheuse et Maîtresse de Conférence. Son travail porte sur l’économie, l’environnement et les questions sociales telles que les inégalités de genre et de classes, le travail domestique et la responsabilité sociétale des entreprises. Sandrine Rousseau exerce aussi depuis plus de 10 ans des responsabilités, en tant que Vice-Présidente de l’Université de Lille, notamment en charge de l’égalité femme-homme. Elle est en outre l’autrice de deux romans policiers, et d’un livre sur les violences sexistes et sexuelles “Parler”.

La femme militante : En parallèle, Sandrine répondra positivement à l’invitation d’EELV, suite à la polémique qu’elle avait déclenché en demandant au Secours Populaire d’aider les étudiant·es précaires, chose rare en 2009. D’abord réticente, ce serait un sentiment « d’éco anxiété » qui lui fit prendre décision d’entrer en politique. Elle est élue Conseillère régionale en 2010, Vice-présidente de Région en 2015, et elle devient porte-parole d’EELV en 2013. En 2016, elle fait partie des huit femmes qui accusent Baupin, un député bien connu du parti, d’harcèlement et d’agressions sexuelles. Nous sommes un an avant #Metoo et si les féministes soutiennent leur démarche, et si l’accusé démissionne de la vice-présidence de l’Assemblée, l’affaire est classée sans suite, pour cause de prescription. Désabusée par les attaques ou le manque de soutien, Sandrine Rousseau s’éloigna du parti et de la vie politique. Elle fonde alors l’association « En parler » qui vient en aide aux victimes de violences sexuelles. Elle ne ré-adhéra à EELV en septembre 2020, pour candidater à la primaire un mois plus tard. En 2017, engagée pour la protection de l’environnement, elle dépose un recours contre l’État français pour ne pas avoir agi contre la pollution de l’air dans le Nord de la France. Par cette action inédite, c’est la première à réussir à montrer la faute de l’État dans ce domaine.

La femme radicale : Même après une séquence de télévision douloureuse où elle présentait son livre « Parler », il y a 4 ans, face aux durs mots d’une chroniqueuse, Sandrine Rousseau n’a jamais renoncé. La candidate écoféministe semble aujourd’hui plus forte que jamais et prête à casser, encore, les stéréotypes sexistes par l’action politique. Comme véritable slogan de campagne, Sandrine Rousseau assume, en 2021, sa radicalité environnementale, sociale et féministe. Elle prône notamment la semaine de quatre jours, la création de droits pour la nature, la création d’un revenu d’existence pour toutes et tous, a sortie des pesticides, et une lutte sans concession contre les violences sexistes et sexuelles. Elle détonne par un discours écoféministe qui dénonce toutes les prédations qu’elles soient économiques, écologiques ou sexuelles, et crée la surprise pendant la primaire des Verts en obtenant 49% des suffrages au second tout derrière Yannick Jadot. C’est le moment d’accueillir des écoféministes comme Sandrine Rousseau sur le devant de la scène politique pour qu’enfin les féministes comptent !

ANNE RONCO ET ANNE-LISE RIAS

#OLF59

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