Agissons tout de suite : contre le harcèlement !

Le 9 novembre dernier, le gouvernement a présenté un plan de lutte contre les violences sexistes dans les transports.

Au quotidien, des hommes agressent des femmes, en toute impunité : interpellations, sifflements, insultes, et même violences physiques et agressions sexuelles. Selon une étude du Haut Conseil à l’Egalité, 100% des femmes interrogées déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement pendant leur trajet. 6 femmes sur 10 s’estiment en insécurité dans les transports en commun. Et presque toutes adaptent leur comportement pour se faire le plus discrète possible.

En 2014, Osez le Féminisme ! avait interpellé les réseaux de transports et les pouvoirs publics sur ce problème de société, avec sa campagne Take Back the Metro. Il s’agissait d’événements nocturnes festifs, durant lesquels des groupes de militantes descendaient dans le métro pour faire la fête et occuper l’espace public, sans injonction de discrétion ou peur d’être victimes de violences.

L’annonce par la Secrétaire d’Etat aux Droits des Femmes d’un plan de grande ampleur contre le harcèlement sexiste est une victoire pour Osez le Féminisme ! Affiches dans les métros et les gares, clips vidéos, séquences sonores, dépliants d’information… les outils de la campagne « Stop, ça suffit ! », également relayés via le hashtag #HarcèlementAgissons, sont articulés autour de trois axes : sortir les victimes de la honte, encourager les témoins à réagir, avertir les agresseurs des peines encourues.

Le numéro d’alerte de la SNCF (3117), trop peu connu, est mis en avant, et le plan prévoit la formation des agents de sécurité à l’identification des situations de harcèlement sexiste, afin qu’ils/ elles puissent intervenir. Parce que « le quotidien des femmes ne doit pas ressembler à ça », comme le clame la campagne, le harcèlement et les violences sexuelles commises dans les transports doivent être dénoncés avec fermeté et sanctionnées.

D’autres initiatives ont fleuri en parallèle : des « marches exploratoires », qui ont pour but d’aider les femmes à se réapproprier les transports, réunissent des usagères des transports publics, des responsables des réseaux de transports et des d’élu-e-s comme à la Gare du Nord en avril dernier. A Nantes, une expérimentation de bus s’arrêtant à la demande des passager-e-s a vu le jour en novembre. Elle doit garantir une meilleure sécurité des femmes, en les déposant au plus près de leur logement. Toutes ces mesures doivent permettre aux femmes d’utiliser les transports au même titre que les hommes, quelle que soit l’heure du jour et de la nuit. Refuser les zones de non-droit implicites et les couvre-feux tacites imposés à des milliers de femmes qui ont peur d’être agressées et harcelées, c’est un acte militant. Assurer la sécurité et la tranquillité de toutes, c’est la responsabilité des autorités.

La campagne lancée est un bon signal, mais les mentalités ne changent pas en quelques semaines

La campagne lancée par le gouvernement est un bon signal, mais les mentalités et les comportements ne changeront pas en quelques semaines. Au-delà de la communication et du lancement très réussi de la campagne, la lutte contre le harcèlement sexiste doit se pérenniser. Parce que ces violences nous concernent toutes, demandons des messages affichés durablement, au même titre que ceux qui dénoncent les incivilités en tout genre dans les transports.

Marion


Scandale sexiste et scolaire

 Chaque jour des adolescentes vivent un enfer en milieu scolaire. Réputations de filles coincées ou à l’inverse de filles faciles, remarques sur le physique, attaques sur l’orientation sexuelle : le harcèlement dont elles sont victimes est à l’image de la société, sexiste. Si autrefois, le harcèlement s’arrêtait à la porte de l’établissement, les réseaux sociaux prennent aujourd’hui le relais, et les adolescentes victimes n’ont plus d’échappatoire. Des souffrances qui conduisent parfois au suicide. En outre, les professionnel-le-s ne sont pas formé-e-s pour réagir. La Ministre de l’Éducation Nationale Najat Vallaud-Belkacem a lancé un plan salutaire de lutte contre harcèlement scolaire, auquel manque toutefois une approche genrée de ces violences.

Marion

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